Grand Prix de l\'Age d\'Or 2005
Le déménagement de l’Age d’Or à Dijon s’avère une réussite quant au spectacle, magnifique sur la piste comme dans les paddocks, où abondaient les voitures d’exception.
sommaire :
BUGATTI 57 Stelvio
Gilles Bonnafous le 30/06/2005
Olivier de Chateauneuf est un familier des créations d’Ettore Bugatti. Ses parents et son oncle roulaient dans les pur-sang de Molsheim. Les photos les représentant en complicité avec les calandres au fer à cheval ne manquent pas dans les albums de famille ! Et dans sa jeunesse, que d’anecdotes il a entendu sur ces voitures, dont la sonorité si particulière se faisait entendre de loin à l’approche du village.
G.Bonnafous
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La Bugatti qu’il possède depuis vingt ans est une 57 Stelvio de 1936, châssis 57381. Carrossé par Gangloff, ce cabriolet quatre places a été vendu neuf par Groslambert, un agent Bugatti de l’époque. Il est ensuite passé entre les mains du célèbre négociant en voitures anciennes Dumontant (père).
Quand Olivier de Chateauneuf l’a achetée, sa 57 n’était pas roulante — à cette époque, on trouvait encore des Bugatti non restaurée… Dans le but de la fiabiliser, la voiture a été totalement démontée (châssis, trains roulants, moteur, etc.). Olivier de Chateauneuf aime à dire que trois générations de Novo (Henri, Jean et Fred), les spécialistes bien connus, ont travaillé et travaillent encore sur sa Bugatti.
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L’habitacle un rien défraîchi conserve le charme inimitable de l’authentique. Tout de même, les sièges présentant quelques trous, Olivier de Chateauneuf a consenti à les faire reprendre par un sellier… Quant à la peinture, pas question non plus de s’écarter de l’origine. La 57 a donc reçu une livrée très proche de la teinte retrouvée lors du démontage de la voiture.
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Olivier de Chateauneuf manie volontiers le dithyrambe quand il nous parle de sa voiture. Vantant sa ligne élégante et le bonheur qu’il prend à rouler « grand tourisme » en écoutant le chant du huit cylindres en ligne. Une symphonie ! Et une montée en régime qui est un enchantement…
Présentée au salon de Paris de 1933, la 57 succède en tant que modèle de tourisme aux types 46 et 49. La voiture doit beaucoup à Jean Bugatti qui réussit à faire passer nombre de ses idées malgré l’hostilité de son père, qui en refusa plus d’une. Le huit cylindres en ligne double arbre de 3,3 litres apparaît comme un moteur moderne doté de chambres de combustion hémisphériques. Souple et puissant (140 ch à 5000 tr/mn), il fait de la 57 la voiture la plus rapide de sa génération (près de 160 km/h). Au ralenti (450 tr/mn), c’est à peine si on l’entend murmurer.
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Côté transmission, la boîte de vitesses à quatre rapports n’est plus séparée comme sur les modèles précédents mais fixée au moteur. Par contre, la 57 est toujours équipée d’archaïques freins à câbles qui broutent allégrement en usage intensif… Outre les réalisations spéciales des carrossiers, le modèle est proposé en coach Ventoux, berline quatre portes Galibier, coupé deux places Atalante et cabriolet Stelvio réalisé par Gangloff.
La 57 connaîtra plusieurs évolutions. Hérité de la 49, le pont arrière sera remplacé par un équipement plus robuste. Le moteur sera également monté sur des supports de caoutchouc afin de l’isoler du châssis. Surtout en 1938, la voiture reçoit enfin des freins hydrauliques Lockheed sur l’insistance de Jean Bugatti. A partir du salon de 1936, le client aura également la possibilité d’opter pour un moteur suralimenté par un compresseur Roots (type 57 C). La 57 sera ainsi produite jusqu’en septembre 1939.