Essai AUDI RS4 (B5)
Jean-François Destin le 24/01/2001
Avec son V6 biturbo de 2,7 litres et 380 ch, la l'Audi RS4 constitue le break le plus puissant et le plus rapide du monde.
Présentation
Pas d'aileron spectaculaire ni aucune prise d'air supplémentaire sur le capot, encore moins d'inesthétiques élargisseurs d'ailes : l'Audi Avant RS4 passe presque inaperçue. Avec ses barres de galerie sur le toit, son extrême sobriété et son habitacle désespérément noir, ce redoutable break pourrait même concrétiser le choix raisonné d'un père de famille.
Cependant, à y regarder de plus près, l'amateur d'authentiques sportives aura remarqué les généreuses ouïes du pare-choc avant, les sigles RS4 accrochés à l'avant et à l'arrière, les magnifiques roues en aluminium coulé de 18 pouces équipées de 255/35 ZR 18 et les deux sorties d'échappement chromées.
Ces quelques discrètes signatures montrent que les techniciens de Quattro Gmbh, filiale d'Audi, et les motoristes de Cosworth (pour la culasse du V6) se sont penchés sur le berceau de cette sportive de très haut niveau capable de rivaliser avec la dernière M3 de BMW. Mais aussi avec la Porsche Carrera, voire la Ferrari 360 Modena.
Moteur
Conçue sur la base de l'A4 Avant, la RS4 abrite une version évoluée du V6 de 264 ch de la S4. Ce six cylindres avait tous les critères requis pour accepter une préparation sportive. Un turbo de plus grand volume par rangée de cylindres, deux arbres à cames en tête avec calage variable de la distribution, une gestion Motronic ME7 Bosch avec pilotage de la pression de suralimentation et une culasse coulée selon un procédé Cosworth inédit ont permis de trouver 380 chevaux. Et malgré les 1620 kilos (poids du RS4 en ordre de marche), on ne pouvait qu'aboutir à des prestations exceptionnelles auxquelles concourt la boîte mécanique à 6 rapports.
Châssis
L'Audi RS4 bénéficie du système Quattro devenu un must en matière de transmission intégrale et surtout d'un châssis adapté aux performances. Par rapport au break Avant A4, la caisse a été abaissée de vingt millimètres. Les quatre bras de suspension avant et les paliers de pivot sont en aluminium, tandis que les trains ont fait l'objet de réglages spécifiques.
De grandes dimensions (360 millimètres à l'avant et 312 millimètres à l'arrière), les disques de freins sont constitués de matériaux composites issus de la compétition. Leur fixation (par 14 goujons en acier) améliore l'endurance des freins et évite leur déformation sous l'effet d'échanges thermiques importants.
Sur la route
D'une efficacité et d'une motricité rares, la RS4 fait pleinement profiter le conducteur de la répartition de la cavalerie sur les quatre roues. Pas très souple à bas régime mais très présent dans les tours, le V6 entraîne en un clin d'œil vers des vitesses de passage inavouables. Dommage que la commande de boîte ne soit pas plus agréable et que (comme sur beaucoup d'Audi) la course de la pédale d'embrayage soit si longue. Malgré ces petits défauts et une suspension plutôt sèche, la RS4 reste sans concurrence, surtout pour un break.