Oldsmobile Toronado

Oldsmobile Toronado Si la France a joué un rôle décisif dans l'industrialisation des voitures à traction avant et dans leur généralisation à partir des années soixante, on se saurait oublier que les Etats-Unis ont également été une terre d'élection des automobiles conçues selon cette technique. Audace et avant-garde n'ont pas été l'apanage de l'Europe et, dans les années vingt et trente, l'innovation technologique a aussi marqué l'industrie automobile américaine. Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que la technique est devenue le parent pauvre du design. Lancée en 1966, l'Oldsmobile Toronado s'inscrit dans ce mouvement en relançant la traction avant outre-Atlantique. Premier modèle américain de l'après-guerre ainsi construit et premier de la General Motors, elle joue un rôle historique de premier plan. Elle apparaît en effet comme la pionnière de la vague qui touchera l'automobile de l'oncle Sam et la convertira à la traction. « Le seul point commun que la Toronado partage avec toute autre voiture, c'est la route ! », clame en toute modestie la publicité accompagnant le lancement de la voiture… Au-delà de cette naïve fanfaronnade, force est de reconnaître à la voiture son rôle de pionnière de la traction avant aux Etats-Unis (à l'époque moderne), en même temps que la récurrence du caractère innovant d'Oldsmobile au sein de la General Motors. Présentée officiellement le 14 octobre 1965, la Toronado cache sous son immense capot un véritable exploit technique. Les 385 ch de son V8 de sept litres (425 c.i.) en font la plus puissante traction de l'histoire de l'automobile. Mais ce n'est pas le seul trait de sa personnalité quelque peu mégalomaniaque, qui transparaît aussi dans ses proportions impressionnantes (5,36 mètres de long, 2 mètres de large et plus de 2,1 tonnes). Sa première apparition publique en Europe a pour cadre le salon de Paris de 1965, dont elle constitue l'une des vedettes. Proposée en France à un tarif exorbitant, la Toronado représente à l'époque plus de trois fois et demi le prix d'une DS 21 Automatique et plus du double d'une Ford Mustang 4,7 litres (aux performances supérieures). Sans parler des conséquences fiscales de ses 40 chevaux fiscaux, du coût de l'assurance et de la consommation