Essai HONDA CRV Diesel

Honda a le vent en poupe et gagne de l'argent. Les ventes mondiales en 2004 ont augmenté de 10% avec 3.194.000 livraisons et l'Europe a même fait mieux, les 255.000 livraisons attestant d'une croissance de 17%. C'est dans ce contexte favorable qu'arrive enfin le CRV diesel. Parmi les premiers SUV en 1995, le CR-V avait tout pour plaire : une belle allure, du confort, un système de transmission ingénieux, un comportement sain, de l'espace habitable mais pas de diesel. Une absence d'autant plus remarquée que dans ce créneau particulier, 80% de la demande concerne les motorisations à gazole.

Au siège de Honda au Japon ou l'on raisonnait à l'échelon planétaire, l'essentiel était de pourvoir les USA, l'Asie et l'Australie, des continents où l'automobile fonctionne exclusivement à l'essence.

Pour les filiales européennes et notamment en France où la marque Honda depuis longtemps n'a pas la place qu'elle mérite, la diffusion du CR-V et de son gourmand 2 litres à essence ne fut pas simple. En 2002, il bénéficia d'un remodelage stylistique pas très heureux et d'un meilleur rapport puissance/consommation de son moteur mais toujours pas de diesel.

Aujourd'hui l'espoir renaît. Motoristes de tout premier ordre, les ingénieurs de Honda ont eu carte blanche pour concevoir un 4 cylindres diesel à haute technologie, les financiers ayant réussi à persuader la direction de la rentabilité d'un tel projet. Ainsi est né un inédit 4 cylindres 2.2l. Conçu au départ pour la gamme Accord, il peut, en raison d'une montée de sa production, animer d'autres modèles à commencer par le CR-V.

Salué par la presse internationale, ce nouveau bloc baptisé 2.2i-CTDI est considéré comme le meilleur diesel 4 cylindres du marché. Et ce dans pratiquement tous les domaines : rendement, souplesse, plages d'utilisation, discrétion sonore, sobriété et faible rejets polluants (il satisfait même aux prochaines normes sans filtre à particules).

Des qualités que l'on retrouve au volant du CR-V soudainement tout regaillardi. La présence du nouveau diesel et de ses 350 Nm de couple offre des reprises brillantes et un agrément de conduite supérieur à celui du modèle 2 litres essence de 150 chevaux. Ce dernier ne propose pas mieux en vitesse de pointe et permet de gagner seulement 6/10 ème de seconde pour atteindre les 100 km/h. Un avantage minime que l'on paye au prix fort en passant à la pompe.

Curieusement, Honda n'a pas prévu de proposer le CR-V diesel avec une boite automatique, une association pourtant parfaite aussi bien en tous chemins que sur la route.

Au final, l'apparition du diesel devrait relancer un CR-V toujours aussi sûr avec son mode d'entraînement intelligent 2/4 roues. Ce système « Dual Pump » réagit en fonction de l'adhérence des roues avant sur le sol. Dès qu'il y a amorce de patinage, les roues arrière s'enclenchent sans même que le conducteur s'en rende compte.

Equilibré, rassurant, le CR-V gagnerait en confort en adoptant de sièges moins plats et plus enveloppants. A bord, on aurait aimé aussi quelques touches de fantaisie même si l'assemblage paraît sérieux.

Le CR-V 2.2i CTDI est proposé en trois finitions LS, ES et EX à des prix allant de 27.500 € à 32.900 €.