Essai AUDI A4 cabriolet
Jean-François Destin le 09/07/2002
Le marché étant en plein essor, l'intégration dans la gamme Audi d'une A4 cabriolet est bien justifiée.
Présentation
Il aura fallu neuf ans à Audi pour remplacer son tout premier cabriolet conçu sur sur une base de berline 80. D'un style lourd, cette première version plutôt boudée par le public (72.000 exemplaires construits seulement) n'a pas incité les responsables d'Ingolstadt à réagir plus vite. Il faut dire aussi que le marché mondial des cabriolets se montrait hésitant au début des années 90.
Depuis, il s'est envolé pour passer en 10 ans de 20840 à plus de 80000 unités. Une progression spectaculaire justifiant l'intégration dans la gamme A4 d'une variante décapotable.
Avec sa silhouette lisse et aérodynamique de l'Audi A4 se prêtait à merveille à cet exercice de style tourné vers une pureté des lignes. La capote d'excellente facture fait appel à une commande électro-hydraulique entièrement automatique.
Très rigide et bénéficiant d'une sécurité passive maximale (entre autres grâce au système anti-retournement), l'Audi A4 cabriolet préserve aussi ses occupants des courants d'air par le montage d'une filet anti-remous lorsque les sièges arrière restent inoccupés.
L'Audi A4 cabriolet est proposé dans un premier temps avec deux V6 : un 2.7l connu mais retravaillé pour offrir 170 chevaux et un tout nouveau 3l en aluminium avec 5 soupapes par cylindres de 220 chevaux. Ces deux moteurs sont couplés à une variation continue avec commande séquentielle. Mais les irréductibles peuvent exiger une classique boite mécanique à 5 rapports.
Les prix de l'Audi A4 cabriolet varient de 37420€ à 45400€.
Design
Lisse comme un galet et dotée d'un pare-brise très incliné, l'A4 a rendu la tâche des stylistes particulièrement facile. Encore fallait-il rester dans une grande sobriété et surtout préserver les quatre places et notamment le conforts des passagers arrière.
On retrouve bien sûr les arches de roues prononcées et ici, l'utilisation de l'aluminium pour le pourtour du pare-brise et des baguettes de ligne de caisse. Petit détail important : les antennes (autoradio, téléphone, GPS) de nouvelles générations ont pu être noyés dans le capot arrière.
Avec un CX de 0,30 (capote fermée) et de 0,33 (en configuration ouverte), la nouvelle A4 cabriolet améliore de 15% les résultats du modèle précédent tout en se plaçant devant bien des berlines. Conséquence d'une carrosserie soignée mais aussi de la présence d'un soubassement aérodynamique quasiment lisse.
Habitacle
On retrouve bien sûr l'intérieur luxueux et très soigné de la berline et deux vraies places à l'arrière. Le mariage du cuir, du bois précieux et de l'alu brossé notamment pour le cerclage des fûts de compteurs et des buses d'aération rehausse l'ambiance de ce cabriolet élégant.
La capote triplée et assortie d'une lunette arrière en verre dégivrant s'anime grâce à une commande électro-hydraulique qui libère le conducteur de toute manipulation. Il suffit d'appuyer environ 30 secondes sur une commande placée entre les deux sièges. En position ouverte, la toile et ses armatures viennent automatiquement se ranger dans un logement recouvert d'un cache rigide peint.
Astuce : lorsque la capote est en place, le conducteur peut augmenter le volume du coffre (de 246 à 315 dm3) en rabattant manuellement la délimitant l'espace dévolue à la capote. A noter aussi qu'une trappe entre les sièges arrière permet d'embarquer jusqu'à 3 paires de skis ou deux snow-board.
Châssis
Les trains roulants allégés de la berline ont été repris intégralement. La double triangulation à l'avant et les bras trapézoïdaux à l'arrière ménagent à la fois le comportement routier et le confort. On peut en supplément s'offrir le " châssis sport " mais il ne durcit pas suffisamment la suspension à notre goût. Le " plus " évident vient d'une rigidité torsionnelle bien étudiée et qui a plus que doublé par rapport à celle du cabriolet Audi 80.
Ajoutons encore que le cabriolet A4 dispose de la sécurité passive de la berline même lors des collisions latérales grâce aux éléments anti-chocs spéciaux intégrés dans les portières.
Moteur
Le client a le choix entre deux V6 ouverts à 90° : un 2.4l de 170 ch et le nouveau 3l de 220 ch, celui de notre voiture d'essai. Ce dernier, tout en alu, bénéficie de 5 soupapes par cylindre, d'une injection séquentielle, d'un accélérateur électromécanisé et d'un calage variable en continu à l'admission. Ce calage permet de disposer d'un couple maximum dès 3200 tours (dont 90% entre 2200 et 5200 tours)
Le V6 de 2.4l a été retravaillé pour augmenter la puissance et contenir la consommation (9.6l à 9,7l en moyenne).
Boîte multitronic
La boite multitronic constitue la transmission d'avenir chez Audi. Moins coûteux, moins encombrant et plus léger qu'une boite automatique, le multitronic met aux prises un seul couple d'engrenage (2 jeux de disques à déplacement axial) dont les diamètres varient. On est bien là en présence d'un variateur mais Audi a remplacé la courroie de liaison par une chaîne en acier.
Elle est constituée de maillons multi-languettes reliés par des broches transversales et peut de ce fait transmettre un couple élevé pendant toute la durée de vie de la voiture.
Associé à un embrayage automatique à commande électronique et à une double commande séquentielle (par levier central ou basculeurs au volant), le système multitronic satisfait les amateurs de conduite relax et les sportifs. On peut en effet opter pour l'automatisme intégral ou gérer soi-même les 6 rapports. Leurs changements s'effectuent rapidement et en douceur. Même les manœuvres de stationnement souvent difficiles avec ce type de transmission ne réclament aucun temps d'adaptation.
Seul inconvénient de l'option multitronic : son prix de 2000€ . Audi comptant proposer progressivement cette transmission sur toutes ses gammes, on peut penser que ce tarif baissera.
Sur la route
Plus proche de la berline bourgeoise rapide que du roadster sportif, le cabriolet sait jouer habilement sur les deux tableaux. Luxe et confort sont au rendez-vous tandis que la commande séquentielle et le somptueux V6 3l permettent de profiter d'un châssis rigoureux et d'un bon équilibre. Efficace et dotée d'une bonne motricité, l'A4 cabriolet affiche de performances de haut niveau.
Capote fermée, il faut (sur circuit) dépasser les 180 km/h pour commencer à percevoir les bruits aérodynamiques inhérents à toute décapotable. Le résultat d'un travail soigné en soufflerie.
Equipements
Tous les équipements de confort traditionnels + la climatisation automatique sectorielle (et en fonction du rayonnement solaire), le vitrage athermique, l'Esp, l'ABS avec le BAS (aide au freinage d'urgence), l'EDS (blocage électronique de différentiel), l'antipatinage ASR, quatre airbags (frontaux et latéraux), l'ordinateur de bord, le volant 4 branches multifonction et les jantes de 17 pouces.